LIMINAIRE CSI 113 : Laïques et personnes consacrées, quel arrimage ?
Chers lecteurs et lectrices, voici les actes tant attendus du colloque tenu à Québec en novembre 2004, qui avait pour thème L'arrimage laïques et personnes consacrées : une tension spirituelle novatrice ? Un événement ecclésial d'importance qui laisse entrevoir un nouvel arrimage du monde des laïques, des consacrés et des clercs dans une Église où tous les membres ne forment qu'un seul Corps en Jésus Christ (1 Co 12,12). Dans ce numéro des Cahiers vous retrouverez les interventions présentées lors du colloque ainsi que trois autres écrits qui complètent la réflexion amorcée durant ces journées.
Organisé conjointement par le Centre de spiritualité Manrèse, la Conférence religieuse canadienne et la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, et avec la collaboration de l'Institut de pastorale des Dominicains, ce colloque a rejoint des laïques et des personnes consacrées provenant de soixante dix-sept instituts : religieux, séculiers, sociétés de vie apostolique et communautés nouvelles de six provinces canadiennes.
S'inscrivant dans une recherche ecclésiale sur les pratiques d'arrimage, ces journées nous ont éveillés à une réalité en pleine transformation. La découverte de la pluralité des liens existant entre laïques et personnes consacrées nous a amenés à discerner des défis spirituels et ecclésiologiques et des voies d'avenir.
Au cours de ces moments d'étude et de partage ponctués par des conférences et des témoignages, un premier regard est porté sur l'évolution des rapports entre ces deux groupes. Le point de vue historique est présenté par Marc-André Gingras, m.s.c., et Sophie Tremblay. Abordant des dimensions théologique et pastorale, Rick van Lier, o.p. soutient que le charisme donné en partage constitue le fondement de la relation entre personnes laïques et consacrées, alors que Mireille Éthier met en lumière les conditions de croissance de ces corps ecclésiaux. Dans une perspective ecclésiale, Bernadette Delizy propose des pistes de cheminement des « familles évangéliques ». Pour sa part, Gilles Routhier fait ressortir les enjeux de cette mutation ecclésiale où les modalités d'alliance entre ces catégories de fidèles sont en train de modifier le paysage d'un certain modèle de vie religieuse et de faire naître des manières inédites de répondre à l'appel à la sainteté.
Un deuxième volet du colloque concernait la relecture des pratiques d'arrimage. Des groupes invités ont donné leur témoignage : la Communauté de vie chrétienne (CVX), reliée à la Compagnie de Jésus, la branche séculière de l'ordre du Carmel, le regroupement des personnes associées à la congrégation Notre-Dame, les membres consacrés et associés à l'institut séculier Pie X, la famille dominicaine, la communauté du Chemin neuf, les Viateurs laïques et religieux (clercs de Saint-Viateur). Nous présentons également l'expérience de deux autres groupes, la société des Missions-Étrangères (clercs et laïques missionnaires), et les laïques affiliés aux surs du Bon-Pasteur de Québec..
Au terme de ce parcours, des éléments de synthèse ont été dégagés. Les partenaires et les collaborateurs ont ensuite exprimé les interpellations ressenties afin de poursuivre la réflexion et l'action. Chose certaine, ce colloque a suscité de l'enthousiasme, ouvert des horizons nouveaux et soulevé plusieurs interrogations. De cet événement ecclésial des fruits se dégagent déjà, à savoir la certitude que l'Esprit continue de faire du neuf et le désir des personnes laïques et consacrées de poursuivre la mission de Église, unissant en un seul Corps toutes les personnes baptisées, dans la communion et la diversité des ministères et des états de vie.
Gaétane Guillemette